Gbobêto : valoriser des déchets biodégradables en briquettes de chauffage

logo_Gbobeto« Gbobètô » est née des constats dressés par des membres de la diaspora béninoise et des amis du Bénin lors de leurs séjours à Porto-Novo, capitale de la République béninoise. Tout d’abord, celui d’une incroyable richesse naturelle et culturelle, cependant mise en péril par une gestion environnementale et des services urbains défaillants. Ensuite, celui des conditions de vie très précaires d’une large frange de la population qui survit grâce à des activités de débrouille, peu rémunératrices et dénuées de protection sociale.

 

Les Gbobètô, (« ramasseurs d’ordures » en goun-gbé, dialecte local majoritaire), incarnent particulièrement cette précarité matérielle et environnementale.

Mis au ban de la société car ils vivent littéralement de ce qui est sale, qui empeste et que tous considèrent comme des rebuts, ils sont pourtant des maillons essentiels dans la valorisation des déchets dans la ville : avec leurs modestes moyens et au péril de leur propre santé, ils récupèrent, sur les tas d’immondices, les ordures qui pourraient trouver une seconde vie auprès des artisans et commerçants de Porto-Novo. Alors qu’ils sont les premiers acteurs à construire des ponts entre gestion environnementale et activité économique, ce travail difficile et ingrat leur permet à peine de survivre.

Porto-Novo, une gestion des déchets  défaillante, avec de lourdes conséquences

Chaque année, 60 000 tonnes de déchets solides ménagers sont produites à Porto-Novo. Seuls 30% de ces déchets sont acheminés vers les décharges alors que le reste s’accumule dans l’environnement, causant d’importants dommages :

  • de la pollution de l’air, de l’eau et des sols : les déchets accumulés dans des dépotoirs sauvages génèrent des poches de gaz qui libèrent des métaux lourds en se dégradant. Le lixivat contamine la nappe phréatique, la faune et la flore aquatiques de la lagune et provoque la prolifération de la jacinthe d’eau, une plante invasive qui asphyxie les autres espèces.
  • en termes de santé et de sécurité : cette accumulation entraîne également la prolifération des nuisibles (moustiques, larves, rats…)vecteurs de maladies. La population buvant l’eau issue de puits s’expose à des contaminations. L’accumulation des déchets empêche également l’évacuation des eaux et peut causer des inondations sévères en saison des pluies . Enfin, les habitations construites sur des terrains remblayés grâce aux déchets risquent l’effondrement.

 

La cuisson au charbon de bois, un autre vecteur majeur de dégradation environnementale

Entre 120 000 et 140 000 tonnes de charbon sont consommées chaque année par les ménages de Porto-Novo, entraînant une déforestation massive des forêts environnantes, une pollution atmosphérique ainsi que des maladies respiratoires dues à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations.

 

Produire de l’énergie verte avec des déchets : le choix des briquettes de biomasse

Les briquettes de biomasse ont été testées pendant plus de 20 ans à travers le monde par la Legacy Foundation. L’un des premiers retours d’expérience de la Fondation concerne le pouvoir calorifique de ces briquettes : alors que le bois et le charbon produisent davantage de chaleur que la biomasse dans son état naturel, le procédé de compression développé par la fondation permet la production d’un combustible au pouvoir calorifique bien plus important . En moyenne, la consommation de combustible est réduite de 30% chez les ménages utilisant des briquettes de biomasse plutôt que du bois ou du charbon.
Les briquettes de biomasse n’émettent que peu de fumée, empêchant ainsi le développement de maladies respiratoires trop souvent causées par la cuisson aux combustibles solides, et elles n’émettent pas de carbone durant leur combustion.

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